mercredi 15 octobre 2008

Internet, voilà le coupable !


Fait divers, hier en banlieue parisienne : un adolescent décrit comme « effacé et sans problème » s’immole par le feu dans son établissement d’enseignement secondaire, le collège privé St André de Choisy-le-Roi.

Le journaliste de France-Info rapporte que les proches de la victime ne lui connaissaient pas de problèmes particuliers, pas plus que de tendance suicidaire. Cependant, selon les premiers éléments rapportés par les enquêteurs, ajoute le journalistes, on a retrouvé une « lettre de la victime écrite avec son propre sang et faisant référence au Seigneur des Anneaux ».

Interrogé à ce sujet, le principal du collège commente : « c’est un problème lié aux jeux de rôle sur Internet ». Internet, voilà le coupable. On savait déjà que la toile était un repaire de pédophiles antisémites, voilà maintenant que c’est également un puissant pousse-au-crime, un désinhibiteur plus efficace que le Prozac.

Eh oui, que par le biais d’Internet, les citoyens aient conquis un espace de liberté, ça ne plaît pas à tout le monde et en particulier à ceux qui avaient jusqu’alors le monopole de l’information. Pensez ! N’importe qui peut écrire tout et n’importe quoi sur Internet ! Les sources n’y sont pas fiables, nous répètent des médias qui n’ont vraiment pas de leçons à donner en la matière.

Mais au fait, j’y songe. Avant que d’être (peut-être) un « jeu de rôle sur Internet » le Seigneur des Anneaux était un film. Interdisons rapidement le cinéma !

Et même, si je ne m’abuse, ce fut d’abord et avant tout un roman écrit en 1954. Mais oui, voilà le scoop, il faut d’urgence abolir la littérature qui, bien avant l’invention d’Internet, fut aussi un repère de pédophiles antisémites (comme Pierre Loti) et de pousse-au-crime (comme les révolutionnaires de tous poils).

mardi 7 octobre 2008

Lamy du Peuple

Lamy: la main invisible des marchés ?


Grand écart ce matin pour le Directeur Général de l’OMC interrogé sur France-Inter à propos de la crise financière : confronté aux auditeurs révoltés par les apprentis sorciers de la finance, Pascal Lamy n’a eu de cesse de prêcher pour sa paroisse : Non, « l’OMC n’est pas le FMI » et Oui, « il faut que quelqu'un d'autre s'occupe de la finance internationale comme l’OMC s’occupe du commerce international ». Non, il est une « fable » de croire que l’OMC favorise sur les marchés les « opérateurs privés » par rapport aux « opérateurs publics » (sans se rendre compte que ces choix sémantiques trahissent à eux seuls cette préférence) et, Oui, il est toujours socialiste pour les mal-pensants qui en douteraient.

Mais attention ! Foin de populisme, Lamy n’est pas l’ami Marat ; ce n’est pas Lamy du peuple : « il vaut mieux un système économique ouvert que des systèmes fermés ». C’est paraît-il l’expérience qui le prouve, nous dit Lamy, sans toutefois apporter à ce credo libéral le début d’une once de preuve.

Eh oui, Pascal Lamy est socialiste – c’est lui qui le dit – comme son compère Strauss-Kahn et pourtant on peut vraiment se demander ce qui les relie encore à Jaurès et à Blum !

mercredi 1 octobre 2008

Ce qu'il fallait retenir de l'actualité


"Voilà ce qu'il fallait retenir de l'actualité... ". Vous connaissez cette formule médiatique? Moi je l'aime bien! Elle illustre à merveille la conception qu'ont les "producteurs" d'informations de ceux qui n'en seraient que des "consommateurs". Attention citoyens, vous êtes sommés de retenir ceci, tout ceci et rien que ceci!

A ce propos, aujourd’hui le gratuit Direct Matin évoquait dans deux articles distincts les situations du Kosovo et de l'Abkhazie. Dans le premier, on y parlait de l'indépendance et dans la seconde de "l'indépendance"....notez la subtile différence! Eh oui, car certaines indépendances non reconnues valent plus que certaines autres qui ne le sont pourtant pas plus. Ah, au fait Direct Matin est une publication (ou peut-être une "publication") du Monde, le grand quotidien de révérence aux orthodoxies qui nous gouvernent.

Toujours ce matin, j'écoutais France-Culture, et l'émission des "Matins", sorte de café du commerce pour gens également bien-pensants. Qu'on en juge plutôt: Alain Duhamel - éditorialiste inoxydable et professoral, Alexandre Adler – humoriste malgré lui – Marc Kravetz – spécialiste patenté des circonlocutions subordonnées et Alain-Gérard Slama qui (bien que de droite !) reste le moins insupportable dans la mesure où c'est lui qui laisse le plus s'exprimer les "invités".

Au sommaire de ce "Matin", bien évidemment la crise financière et la rebellion des sénateurs américains qui s'opposent au plan de dumping du secteur bancaire américain en dépit des incitations gouvernementales. Et Alain Duhamel de s'extasier sur la vitalité démocratique du "congressional government" des Etats-Unis où les représentants de la Nation ont su résister aux demandes pressantes de Bush, d'Obama, de McCain, de Nancy Pelosi, etc, etc...

"C'est pas en France qu'on verrait ça" s'est exclamé en substance notre chroniqueur, histoire de démontrer qu'une vraie démocratie règne Outre-Atlantique, là où chez nous tout ne se ferait qu'aux ordres du Prince. Làs, si ce n'est pas faux, c'est pourtant un triste tropisme commun à tout nos commentateurs politiques que de considérer que tout est mieux au pays de l'Oncle Sam:
Certes Alain Duhamel a bien mentionné la vraie raison (et à mon avis la juste raison) du lâchage des sénateurs républicains : la trouille de ne pas se faire réélire par une population paupérisée, furibonde et révoltée de voir encore et toujours "privatiser les bénéfices et nationaliser les pertes" : c'est que les échéances sénatoriales sont toutes proches !

Au fait, si le même cas de figure s'était présenté en France, si l'es parlementaires de l'Assemblée avaient par exemple refusé une réforme libérale au nom des intérêts de leurs électeurs, qu'aurait dit monsieur Duhamel ? "démagogie, populisme...!" Non ?