lundi 13 décembre 2010

Turquie: Pour une utilisation constructive des crédits de pré-adhésion

Les crédits provisionnés annuellement par l’Union européenne pour la pré-adhésion de la Turquie sont largement sous-employés par Ankara et font, à ce titre, l’objet d’attaques des forces politiques opposées à cette adhésion. Si l’Union européenne allouait ces sommes inutilisées, au nom de la Turquie, à l’indemnisation du Génocide des Arméniens, elle faciliterait la reconnaissance politique de ce Génocide par la Turquie, contribuant par là à la paix et à la stabilité du son flanc sud-oriental tout en augmentant son aide au développement.


Le 14 octobre dernier, une cinquantaine de députés français de la majorité présidentielle ont proposé un amendement au projet de loi de finance 2011 visant à supprimer la part française des crédits de “pré-adhésion” versé par l’Union européenne à la Turquie. Dans leur exposé des motifs, les députés emmenés par Richard Mallié (UMP, Bouches du Rhône) ont argué à juste titre qu’il s’agissait d’un “amendement de cohérence avec la politique européenne du Président de la République qui a affirmé à de nombreuses reprises que « la Turquie n'a pas vocation à devenir membre de l'Union européenne ».” Dans le contexte de crise que connaissent actuellement les pays de l’Union, ces députés ont eu beau jeu d’arguer que 65% des Français sont hostiles à l’adhésion de la Turquie, que seuls 38% des Turcs y sont favorables et que la Cour des Comptes européennes a épinglé la Turquie pour avoir rempli seulement 30% des objectifs dudit programme de pré-adhésion.