vendredi 30 septembre 2011

Armenia, Israel and wild Turkey - Part 2


Erratic Turkey partly reflects its internal struggle 

Actually, if the goal pursued by Turkey might have been rather clear when the AKP first took over the power, the discrepancies within the Turkish government gradually made it quite puzzling. Since Ahmet Davutoglu started shaping his country’s foreign policy, he has claimed to implement a neo-Ottoman vision. Basically, this renewed imperialism considers that any area that was once encompassed by the Ottoman Empire must “enjoy” a privileged relationship with Turkey[1]. Therefore, Turkey tried to appease the problems it has with most of its neighbors – the tentative improvement of its relation with Armenia having been a kind of failed litmus test – and even to intervene as an “honest broker” aiming at solving regional disputes through its supposed Ottoman-old regional knowledge. Turkey actually and successively – if not successfully – imagined mediating Israel and the Palestinian authority, Israel and Syria, Armenia and Azerbaijan or even Lybia and the West.

Armenia, Israel and wild Turkey - Part 1

The dramatic deterioration of the Turkish-Israeli alliance after the publication of the UN report on the flotilla incident displays some quite interesting features both from an Armenian standpoint and from a more comprehensive one. We are not dealing here with Turkey’s usual blackmail policy toward anyone who dares to thwart its will but with the difference between Armenia and Israel regarding these blackmails and with the present prospect of Turkey’s foreign policy.

The Mavi Marmara episode :  the end
 of a"strategic partnership"
Yet, from a geopolitical point of view, Israel and Armenia seem to share some common characteristics: they are small countries with few natural resources and with reduced populations located in a globally hostile and complex environment. Accordingly, they are forced to stand by global players if not superpowers. In this comprehensive framework, Armenia had to put aside the genocide issue, to downplay its reluctance toward Turkey and was pushed by a conjunction of interests to embark upon a gesture of goodwill which led to the so-called “football diplomacy” and eventually to the protocol agreement signed in October 2009 under the patronage of usual worldwide overlords.

jeudi 22 septembre 2011

Contenir le Rimland

Cet article a été publié par France-Arménie en juin 2010. A la lumière des derniers évènements, il prend un relief particulier en raison duquel j'ai jugé bon de le reproduire.

L'arc de crise du Rimland selon Spyke
L’épisode de la flottille de Gaza aura eu le triste mérite de jeter une lumière crue sur la réalité des pratiques de deux pays habituellement présentés comme des parangons de vertu dans les médias occidentaux : Israël et la Turquie.

Le cas israélien est sans doute le plus pathétiquement fascinant. Il faut avoir une dose peu commune d’assurance ou de désinvolture pour ordonner une opération militaire dont il était prévisible qu’elle déclencherait la réprobation internationale, y compris jusque dans les rangs des soutiens habituels de l’Etat hébreu. Au-delà de ce manque criant de sens politique, la balourdise de la sanglante opération des commandos israéliens révèle – et c’est plus grave – l’absence totale de sentiment humanitaire pour ne pas dire humain qui grève les hiérarchies politiques et militaires d’Israël ; car derrière l’arbre des quelques morts de la flottille, se cache la forêt des exactions commises par cet Etat, au premier rang desquels le sort injustifiable qu’il réserve à la population gazaouite.

mercredi 14 septembre 2011

Considérations béotiennes sur la crise grecque


La crise qui affecte actuellement la Grèce et l'Union européenne n'en finit pas d'être provisoirement résolue. Tous les quatre matins, on nous annonce un nouveau plan de sauvetage des Hellènes, généralement un savant cocktail d'accords pour la prise en charge partielle par l'Union de la dette grecque et de plans de rigueur pour le gouvernement d'Athènes.Et derechef, dans les jours qui suivent, il apparaît que le plan de recapitalisation est manifestement sous-dimensionné au regard de l'homérique banqueroute  qui semble chaque semaine un peu plus importante que ce que l'on croyait initialement. Puis, revient la sempiternelle litanie sur la défiance des marchés, sur les attaques renouvelés des spéculateurs et sur la nécessité d'un engagement encore plus grand de l'Union et des Etats-membres.

jeudi 8 septembre 2011

L'Eglise arménienne répond à la décision turque de restitution des biens spoliés

Aram I,Catholicos arménien de Cilicie, a envoyé une lettre au Premier Ministre turc Recep Tayyip Erdogan suite à la décision du gouvernement d'Ankara de restituer une partie des biens des minorités religieuses spoliées après 1936. Voici la traduction française de ce courrier.

Monsieur le Premier Ministre, 

Par voie de presse, nous avons été informés de la décision de votre gouvernement de restituer les propriétés confisquées après 1936 aux minorités religieuses de Turquie. Cette décision constitue sans aucun doute une mesure visant se prémunir contre les récentes évolutions de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, ainsi que contre les enquêtes et les procédures du Congrès américain sur l’oppression par la Turquie de ses minorités non musulmanes. 

En tant que représentant spirituel et légal du Catholicossat arménien de Cilicie, qui fut déraciné de son siège séculaire, et en tant que représentant des enfants de l’Eglise arménienne similairement déracinés, qui furent exilés de Turquie et dispersés à travers le monde, nous considérons la décision prise par votre gouvernement le 27 août 2011 comme incomplète et injuste. 

mardi 6 septembre 2011

L'épuisement moderne et ses conséquences politiques

La modernité européenne s’est construite au détriment d’un Occident plus ou moins mythique. Cette nouvelle identité moderne a procédé de la question nationale et de la question sociale. La capacité perdue des élites modernes à aborder la question nationale conjuguée à leur refus de réhabiliter l’Occident traditionnel et à la débâcle des idéologies progressistes laissent les citoyens européens dans un dangereux désarroi nihiliste.

Et si l'Europe avait été un péché d'orgueil ?
La crise économique et politique qui frappe actuellement l’Union européenne a réactualisé ces derniers temps le thème récurrent de la crise des valeurs européennes[1], voire même, au moins depuis la dégradation de la note de la dette souveraine des Etats-Unis, celui de la crise de l’Occident[2]. Certes, cette conception du déclin de l’Occident n’est ni nouvelle, ni même homogène : les critiques faites en leurs temps par des penseurs aussi divers que Tocqueville, Nietzche, Spengler, Guénon, Valéry, Zweig, Poe, Husserl ou Arendt[3], voire Evola, De Benoist ou Faye[4], montrent à l’évidence que l’analyse de ce supposé déclin, de ses causes et de ses modalités ne font pas l’unanimité, même parmi ceux qui s’accordent à reconnaître son existence.

C’est qu’en vérité, les termes même d’Occident ou de modernité sont très loin de recouvrir des notions unanimement partagées. Où pour le dire autrement, la réponse à la question de savoir ce qu’est l’Occident et, même, ce qu’est la modernité semble de moins en moins claire au fur et à mesure que le mode de vie « occidental » (c’est-à-dire « moderne ») colonise les anciens « orients », ainsi d’ailleurs que ses modalités d’analyse critique[5].