mardi 29 mai 2012

Sénateurs: "Le Karabagh est un pays bien organisé où l'Etat accomplit sa mission"

De gauche à droite, Bernard Fournier,
Philippe Marini et Sophie Joissains
Le calendrier vient parfois offrir d'heureuses coïncidences: Alors que la tenue du concours de l'Eurovision a donné l'occasion à la presse internationale d'étriller le régime de Bakou et le clan Aliev qui gouverne l'Azerbaïdjan, trois Sénateurs français vienne de publier un communiqué de presse rendant compte de leurs impressions suite à la mission d'observation qu'il ont conduit au Haut-Karabagh.

Le Haut-Karabagh, rappelons-le, c'est ce petit Etat peuplé d'Arméniens qui s'est érigé en République à la suite d'un guerre d'indépendance victorieusement menée voici vingt ans. S'il ne bénéficie toujours pas d'une reconnaissance international, le Haut-Karabagh a su mettre en place des institutions politiques plutôt démocratiques qui, à cet égard, tranchent singulièrement avec celles de l'ancien colonisateur azerbaïdjanais. Celui-ci d'ailleurs ne s'est jamais résigné à la perte de sa colonie de sorte qu'il a fait capoter à plusieurs reprises les solutions diplomatiques conduisant à une paix juste et définitive. C'est en raison de ces actions azéries revanchardes que, presque vingt ans après l'arrêt des combats, le groupe de Minsk de l'OSCE est toujours en charge d'aider les parties prenantes à trouver une issue politique négociée. C'est donc dans ce cadre que les trois Sénateurs français - M. Bernard Fournier (Loire), Mme Sophie Joissains (Bouches du Rhône) et M. Philippe Marini (Oise) ont accepté de se rendre compte par eux-même de la réalité karabaghiote, en dépit des pressions déplacées de l'Azerbaïdjan pour leur interdire ce voyage.

mardi 22 mai 2012

La fête de l'Eurovision ternie par le régime azerbaïdjanais

Le Hufftington Post a récemment publié un article que j'ai écrit et qui dépeint les pratiques autoritaires du régime azéri, ainsi que sa propension à stigmatiser les Arméniens comme dérivatifs aux privations de liberté de la société azerbaïdjanaise. Pour des raisons éditoriales bien compréhensible, l'article publié était une version résumée de l'article complet que voici.

Shooté aux pétrodollars, le régime autoritaire et corrompu de Bakou compte sur l’Eurovision pour redorer son blason. Les ONG de droits de l’Homme et la presse européenne ont cependant largement rendu compte de l’état d’oppression de la société azérie. Mais pour détourner l’attention, l’Azerbaïdjan a un bouc-émissaire tout trouvé : les Arméniens.

Sale temps sur l’Eurovision ! Cette année, le kitschissime mais néanmoins très populaire concours organisé par l’Union Européenne de Radiotélévision se déroulera du 22 au 26 mai, à Bakou en Azerbaïdjan. Le choix de ce lieu a priori peu européen découle de la grande tradition de l’Eurovision qui veut que le pays-hôte soit celui du vainqueur de l’année précédente. C’est donc au talent d’Ell et Nikki, lauréat du concours 2011, que Bakou peut aujourd’hui accueillir le prestigieux évènement et que l’Eurovision se doit d’être bien embarrassée.

Car ce pays-hôte fait sérieusement controverse : l’Azerbaïdjan est dirigé par un régime autoritaire qui est régulièrement épinglé pour ses graves violations des droits de l’Homme et notamment pour les menaces qui y pèsent sur la liberté d’expression. A titre d’exemple, Reporters Sans Frontières a classé l’Azerbaïdjan 162ème sur 179 et cette organisation range le président Ilham Aliev parmi les prédateurs de la liberté de la presse, aux côté des présidents du Belarus, de Syrie ou du Zimbabwe. Le président Aliev qui a hérité du pouvoir à la suite de son père, un ancien du KGB puis du Politburo de l’URSS, a d’ailleurs fait modifier la Constitution pour être élu autant de fois qu’il le souhaite.