lundi 30 juillet 2012

Mais que se passe-t-il exactement en Syrie ?

Exactement, c'est difficile à dire mais on peut affirmer de manière globale qu'en s'obstinant à renverser un régime autoritaire, l'Occident fait preuve d'une singulière désinvolture. Car, si on sait ce dont on veut se débarrasser, on prête semble-t-il peu d'attention à ce que l'on risque de "gagner".

A en croire les grands médias, la situation serait d'un simplicité biblique: d'un côté Bashar el Assad, un infâme dictateur aux abois et ses séides refusant toute avancée démocratiques à des citoyens privés de leurs droits. De l'autres, sur le terrain, des rebelles généreusement considérés comme des "combattants de la liberté" et, opérant de l'étranger, un fantomatique "Observatoire syrien des Droits de l'Homme" très opportunément apparu à Londres pour nous rapporter - et lui seul -  les innombrables méfaits allégués du gouvernement syrien ainsi qu'un providentiel Conseil National Syrien basé à Istanbul et dominé par les Frères Musulmans. De loin enfin, des occidentaux indignés par ce régime barbare refusant les libertés les plus élémentaires à son peuple et n'hésitant pas à utiliser des armes lourdes contre les rebelles ce qui, selon la Maison Blanche sans doute oublieuse des exploits américains en Serbie, en Irak et en Afghanistan, témoignerait de la "profondeur de sa dépravation". Et accessoirement des Russes et des Chinois - sans doute tout aussi dépravés - qui empêcherait le fonctionnement normal - c'est-à-dire conforme aux désir des dirigeants occidentaux - des institutions onusiennes.

vendredi 27 juillet 2012

UE: La gestion de crises, objet de l'instrument de stabilité

La Commission européenne a adopté ce jour son rapport 2011 sur l’instrument de stabilité, un des principaux instruments de financement de l’aide extérieure dont dispose l’Union européenne.

Mme Catherine Ashton, haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission, a fait la déclaration suivante: «Ainsi que nous avons pu le constater en 2011 plus que jamais auparavant, l’instrument de stabilité est un outil précieux qui peut aider l’Union européenne à prévenir des crises et de nouvelles menaces dans le monde ou à y faire face. Il fait partie intégrante de notre approche globale en matière de relations extérieures et de gestion des crises et intervient, notamment, lorsqu'un conflit, le terrorisme, la criminalité organisée ou une catastrophe d’origine naturelle ou humaine menace la sécurité et la stabilité politique. Sur le plus long terme, il nous permet d’aider nos partenaires internationaux à créer un environnement plus stable et plus sûr, propice à la réalisation de nos objectifs de développement.»

mercredi 25 juillet 2012

Le fondamentalisme sunnite, mauvais cheval du libéralisme occidental

Cet article a été publié le lundi 23 juillet par le Hufftington Post. Je le reproduis ici avec quelques liens supplémentaires. N'hésitez cependant pas à commenter (et à partager) l'original sur le site du HuffPost.

La politique actuellement menée par les puissances occidentales envers le monde arabo-persique a de quoi surprendre. Après avoir – pendant des décennies – soutenu plus ou moins directement des gouvernements militaristes et autoritaires, voici que les Etats-Unis et ses alliés apportent leur concours à l’établissement de régimes qui, pour se revendiquer de la démocratie, n’en sont pas moins fortement teintés de l’islamisme le plus radical. 

Certes, on ne peut méconnaître que l’instauration de l’esprit démocratique, ni ne se fait en un jour, ni ne s’impose de l’extérieur comme plusieurs expériences malheureuses ont pu le montrer par le passé. Certes également, on ne peut nier que les chancelleries occidentales n’ont pour la plupart d’entre elles pas vu venir le coup de légitimes révolutions arabes qui allaient balayer des régimes issus de cette époque révolue où des grandes idéologies hégémoniques devaient mener aux lendemains qui chantent. Certes enfin, on aura du mal à trouver – hors précisément leur caractère despotique partagé – un quelconque trait commun aux régimes qui tinrent d’un main de fer les populations d’Irak, de Tunisie, d’Egypte et de Libye et qui les tiennent toujours avec le même souci démocratique en Algérie pour ne rien dire de la Syrie en véritable état de guerre civile. 

mardi 24 juillet 2012

l'UE augmente le financement dans de grands projets dans son voisinage

Bruxelles, le 6 juillet 2012 – La Commission européenne a annoncé aujourd'hui qu’elle octroierait une aide supplémentaire à la facilité d’investissement pour le voisinage (FIV) cette année. Ce financement sera destiné à aider les pays du voisinage oriental et méridional dans des domaines tels que la construction routière, le changement climatique, l'énergie ou le soutien aux entreprises.

La facilité d’investissement pour le voisinage rassemble des subventions de la Commission européenne et des États membres de l'UE, des prêts d’institutions financières publiques européennes, ainsi que des contributions des pays partenaires. Elle aide ainsi les pays du voisinage à réaliser les projets d'infrastructure nécessaires.

vendredi 20 juillet 2012

L'hypocrisie de la Turquie au sujet des Droits de l'Homme

Le professeur Taner Akçam
Cet article a été publié le 19 juillet 2012 dans le New York Times par Taner Akçam, professeur d'histoire à l'Université de Clark (Massachusetts, USA). Le point de vue présenté par ce spécialiste de l'histoire turque contemporaine est rarement entendu dans les grands médias traditionnels. Il est pourtant très pertinent et méritait à ce titre une traduction en français.

Un nouvel ordre politique est en train d'émerger au Proche-Orient et la Turquie aspire à en devenir le leader en se positionnant contre les régimes autoritaires. Au début de cette semaine, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, est allé jusqu'à dénoncer les massacres continus de civils par le gouvernement syrien comme une "tentative de génocide".

jeudi 19 juillet 2012

Chine -UE: communiqué à l'issue du 3ème dialogue stratégique à haut niveau

Mme Catherine Ashton et M. Dai Bingguo
Le 3e dialogue stratégique à haut niveau entre l'UE et la Chine s'est tenu à Pékin les 9 et 10 juillet 2012. Il était coprésidé par Mme Catherine Ashton, haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne, et M. Dai Bingguo, conseiller d’État de la République populaire de Chine.

Les deux parties ont évoqué en termes enthousiastes le rôle positif joué ces trois dernières années par le dialogue stratégique à haut niveau entre l'UE et la Chine, celui-ci ayant permis aux deux entités de mieux se comprendre, tout en renforçant leur confiance et leur coopération mutuelles.

mercredi 11 juillet 2012

De Mohamed Merah au Génocide arménien

Mohamed Merah, le tueur de Toulouse
L'actualité produit d'étranges résonances. Dans la même semaine, deux évènements a priori sans rapport l'un avec l'autre entrent en collision pour interroger en vérité une même question, celle de notre rapport à la "liberté d'expression". D'un côté donc, la diffusion par TF1 d'enregistrements de conversations entre le tueur Mohamed Merah et les forces de l'ordre qui l'assiégeaient. De l'autre, l'annonce par l'Elysée de la mise en place d'un nouveau projet de loi visant à pénaliser la négation du Génocide des Arméniens.

La diffusion-surprise par la première chaîne télévisée française des propos pleins de haine déterminée du tueur de Toulouse ont provoqué un émoi général au sein de la classe politique et médiatique. Déjà les familles des victimes - on les comprend - on fait part de leur intention de porter plainte. Déjà le CSA indique que les responsables des chaînes incriminées vont être convoquées pour explication. Déjà on évoque une enquête administrative et pénale. De lui même donc, le débat public s'est installé à sa place légitime, celle de la diffusion d'idéologies et de discours haineux, portant à la fois atteinte à la mémoire des victimes, à l'ordre public et à la paix civile. Et à cet égard, on peut souhaiter que les arguties de TF1 autour de je ne sais quelle "droit à l'information" soient considérées comme nulles et non avenues.

lundi 9 juillet 2012

La gauche, la République et la Nation

C’est un fait désormais bien ancré : la gauche a perdu depuis longtemps le monopole dont elle a longtemps joui au sein des couches populaires. Les présidentielles avant-hier, les législatives hier, ont confirmé sur ce point des scrutins plus anciens. A cette aune, l’aventure présidentielle du Front de Gauche s’est certainement davantage nourrie de la verve de Jean-Luc Mélanchon – dont les talents tribuniciens ont excité des sentiments de révolte au sein des franges les plus modestes – que d’une hypothétique éducation politique de cette population par des forces de gauche structurées. Au résultat, si l’émotion qu’il suscita pu être légitime, elle fut surtout éphémère.

Quant aux représentants du parti socialiste, des observateurs avisés ont souligné à de nombreuses reprises qu’ils avaient majoritairement troqué dans leur carte mentale la figure du minoritaire, le fameux représentant de la diversité – la femme, le Français issu de l’immigration ou le LGBT – à celle désormais historique du travailleur salarié. Au bilan, et pour raisonner en termes catégoriels, il n’est plus guère que les agents des trois fonctions publiques pour adhérer sociologiquement à une forme de contestation structurée par les idées de gauche ; socialistes pour la majorité, communiste ou d’extrême-gauche pour les autres.

vendredi 6 juillet 2012

L'UE ouvre les négociations avec le Monténégro

Le Monténégro, petit Etat balkanique avec
un débouché sur la Méditerranée
Observations de M. Štefan Füle, commissaire européen chargé de l'élargissement et de la politique européenne de voisinage, recueillies à l'issue de la conférence intergouvernementale avec le Monténégro, au cours de laquelle des négociations d'adhésion ont été officiellement ouvertes.

Je suis très heureux de l'ouverture de négociations d'adhésion avec le Monténégro aujourd'hui. J'aimerais remercier la présidence danoise d'avoir réservé une telle place à l'élargissement, et au Monténégro en particulier, dans son ordre du jour.

L'ouverture de négociations est une réussite pour le Monténégro, ses autorités, ses responsables politiques et sa société dans son ensemble. Le large consensus national et les efforts de réforme engagés par ce pays ont fini par payer, ce qui confirme également que nous jugeons les candidats selon leurs propres mérites.Beaucoup a déjà été fait par le Monténégro Méditerranée mais il lui reste encore bien plus à accomplir. Cette nouvelle étape du processus d'adhésion signifiera encore plus d'efforts dans davantage de domaines, l'accent devant être mis en permanence sur les libertés fondamentales, le judiciaire et la lutte contre la corruption et la criminalité organisée.

La Commission ouvre un nouveau dialogue sur l’enseignement supérieur avec les pays de la Méditerranée méridionale

Bruxelles, le 2 juillet 2012 – La Commission européenne a ouvert avec les pays de la Méditerranée méridionale un nouveau dialogue sur les politiques et les programmes relatifs à l’enseignement supérieur, conformément à son plan d’appui des progrès réalisés dans la région à la suite du «Printemps arabe» de 2011. La commissaire européenne à l’éducation, à la culture, au multilinguisme et à la jeunesse, Mme Androulla Vassiliou, a reçu à Bruxelles pendant deux jours (les 2 et 3 juillet) des ministres et de hauts fonctionnaires de ces pays pour évaluer les défis auxquels ils sont confrontés dans le domaine de l’enseignement supérieur et pour déterminer de quelle manière l’Union européenne pourrait renforcer sa coopération et son soutien. Le ministre de l’Éducation et de la Culture de Chypre, M. George Demosthenous, représentait la présidence de l’Union européenne. Parmi les ministres présents, il convient de noter la présence du vice‑ministre de l’Enseignement supérieur de Libye, M. Fathi Akkari.

Mme Vassiliou a déclaré: «L’avenir des pays de la Méditerranée méridionale appartient évidemment à leurs peuples et à leurs dirigeants. Mais l’Union européenne est prête à soutenir le développement politique, économique et social. Nous avons donc décidé d’ancrer nos nouveaux partenariats par un engagement commun en faveur des valeurs auxquelles nous sommes tous attachés: la démocratie, les droits de l’homme, la bonne gouvernance, la primauté du droit et la justice sociale. L’éducation est au centre de nos efforts. Pour atteindre notre objectif, l’avènement d’une Méditerranée méridionale démocratique et prospère, nous devons nous concentrer sur les jeunes.»

Herman Van Rompuy en Arménie

Ce 4 juillet 2012, Herman Van Rompuy, le président du Conseil de l'Union européenne s'est rendu en voyage officiel à Erevan, en Arménie. Passage obligé de tout responsable politique se rendant dans ce pays, il a d'abord visité le mémorial de Dzidernagapert et le musée associé, tous deux dédiés aux victimes de ce génocide, en compagnie de M. Demoyan, le directeur du musée.





Il s'est ensuite entretenu avec le président Serge Sarkissian ainsi qu'avec le président de l'Assemblée nationale, M. Hovig Abrahamian. Lors de la conférence de presse qu'il avait donné auparavant, le président du Conseil s'est félicité de "l'engagement de l'Arménie à se réformer sur la base des valeurs fondamentales de l'Union européenne" en soulignant qu'il s'agissait là "clairement d'un choix stratégique pour l'Arménie".

mercredi 4 juillet 2012

L'Europe dilapide un demi milliard en temps de crise

Alors que les économies européennes sont exsangues, l'Europe sait toujours trouver de l'argent pour des programmes inutiles, voire néfastes. Dernier exemple en date, le prêt magnanime accordé par la Banque Européenne d'Investissements (BEI)  à la Turquie.

Prêt de 500 millions d'euros vont ainsi servir à l'économie "intelligente"  de ce pays. Le communiqué de la banque européenne conclut même en précisant qu'en 2011 " la BEI a prêté au total 2 milliards d’EUR en faveur de projets réalisés dans tous les secteurs clés de l’économie du pays, ce qui a permis à la Turquie de rester au premier rang des pays extérieurs à l’UE bénéficiaires de prêts de la BEI."

Ainsi donc, alors que nos économies ont tant besoin de liquidités vitales et que l'Union européenne se montre si sourcilleuses à l'égard de gouvernements tels que ceux de la Grèce, de l'Espagne ou de l'Italie, elle accepte sans sourciller de verser en pure perte l'argent des contribuables européens à un Etat qui occupe militairement une partie du territoire de l'Union et qui profère régulièrement divers types de menaces envers une Europe sommée de capituler devant ses exigences d'adhésion.

Fait aggravant, l'une des banque récipiendaire de la manne européenne est la Ziraat Bank, un établissement suspecté d'avoir construit sa fortune sur la spoliation des victimes du Génocide des Arméniens. A l'instar d'autres établissements turcs, la Ziraat Bank fait en effet l'objet d'une plainte en nom collectif (class action) aux Etats-Unis pour le vol des centaine de milliers de personnes assassinées entre 1915 et 1918 dans le cadre de ce génocide.

A l'issue de la Première Guerre mondiale, les experts avaient estimé à vingt milliards de francs-or de 1914, le montant du préjudice subi par la nation arménienne en raison du génocide commis par l'Etat turc. Cette somme représenterait aujourd'hui plusieurs centaines de  milliards d'euros. 


lundi 2 juillet 2012

Attention: un Etat voyou peut en cacher un autre !

Un F4 turc
Il faut reconnaître au régime turc le talent félin de toujours retomber sur ses pattes. Quoiqu'il advienne donc, la Turquie tente - et réussit souvent - à convaincre les opinions publiques occidentales de la légitimité des actions qu'elle entreprend, de sa bonne foi et de la nature vertueuse de son régime . Bien évidemment, la plupart du temps, rien de cela n'est vrai mais une bonne politique de communication pallie avantageusement à ces qualités dont se pare fallacieusement Ankara. Au besoin même, cette politique peut transformer une situation périlleuse en succès auxquels certains feignent de croire, comme le montre le dernier épisode en date, celui du chasseur abattu par la défense anti-aérienne syrienne. 

Pour ceux qui ne veulent pas lire une relation complète des évènements, l'affaire peut facilement être résumée: Encouragé par les Etats-Unis et accessoirement par leurs vassaux saoudiens et qatariotes, Ankara s'est facilement laissé convaincre d'aller tester l'efficacité de la défense anti-aérienne syrienne à l'aide d'un vieux F4 Phantom - un appareil hors d'âge quoique sans doute "retrofité". Rappelons ici que la Turquie n'a jamais perdu de vue ses velléités expansionnistes en Syrie et en Irak et ses dirigeants ont peut-être vu là un rôle qui leur permettrait à terme de remettre la main sur leurs anciennes colonies ottomanes. 

Le Premier ministre moldave, M. Filat, en visite à la BEI pour renforcer la coopération mutuelle

Vladimir Filat
Vladimir Filat, le Premier ministre de la République de Moldavie, s’est rendu aujourd’hui à la Banque européenne d’investissement, où il a signé avec le président de la BEI, Werner Hoyer, un contrat de prêt d'un montant de 17 millions d’EUR qui servira à financer la remise en état du réseau de transport d'électricité moldave.

À cette occasion, M. Hoyer, a déclaré : « Le prêt que nous signons aujourd’hui constitue un bon exemple de la coopération entre la République de Moldavie et la BEI. Je me réjouis grandement du fait que le concours de la BEI contribuera à soutenir la remise en état des infrastructures électriques, lesquelles sont essentielles au développement de l’économie moldave. Avec le Premier ministre Filat, nous avons examiné les résultats obtenus et envisagé de nouvelles possibilités de financement de projets à l’appui des priorités du gouvernement, en particulier dans les domaines de l’énergie, des transports, des infrastructures environnementales et de l’agroalimentaire. »