Exactement, c'est difficile à dire mais on peut affirmer de manière globale qu'en s'obstinant à renverser un régime autoritaire, l'Occident fait preuve d'une singulière désinvolture. Car, si on sait ce dont on veut se débarrasser, on prête semble-t-il peu d'attention à ce que l'on risque de "gagner".
A en croire les grands médias, la situation serait d'un simplicité biblique: d'un côté Bashar el Assad,
un infâme dictateur aux abois et ses séides refusant toute avancée démocratiques à des citoyens privés de leurs droits. De l'autres, sur le terrain, des rebelles généreusement considérés comme des "combattants de la liberté" et, opérant de l'étranger, un fantomatique "Observatoire syrien des Droits de l'Homme" très opportunément apparu à Londres pour nous rapporter - et lui seul - les innombrables méfaits allégués du gouvernement syrien ainsi qu'un providentiel Conseil National Syrien basé à Istanbul et dominé par les Frères Musulmans. De loin enfin, des occidentaux indignés par ce régime barbare refusant les libertés les plus élémentaires à son peuple et n'hésitant pas à utiliser des armes lourdes contre les rebelles ce qui, selon la Maison Blanche sans doute oublieuse des exploits américains en Serbie, en Irak et en Afghanistan, témoignerait de la "profondeur de sa dépravation". Et accessoirement des Russes et des Chinois - sans doute tout aussi dépravés - qui empêcherait le fonctionnement normal - c'est-à-dire conforme aux désir des dirigeants occidentaux - des institutions onusiennes.