jeudi 29 novembre 2012

Do you speak européen ?

Cet article que j'ai co-écrit avec Christian Boghos, a été publié le 24 novembre 2012 par le Huffington Post. Malheureusement, un certain nombre de liens hypertextes ont disparu lors de la publication ce qui peut nuire à ceux qui voudraient approfondir les sujets évoqués. On trouvera donc ici la version enrichie du texte.

Le 25 septembre dernier, l’Union européenne et le Conseil de l’Europe célébraient conjointement la « journée européenne des langues ». Très symptomatiquement, la page Internet de la Commission de Bruxelles dévolue à cette journée mettait en exergue un « speak-dating » d’apprentissage des langues et s’intitulait « Do you speak européen ? ». On se prend à rêver qu’elle aurait pu s’appeler « Sprechen Sie européen ?» ou « Habla usted européen ? », voire « Mówisz po européen ? ». Au bas de la page en question, un lien renvoyait sur un document portant sur les « Lessons from abroad: International review of primary languages », document britannique dont il ne semble exister qu’une version anglaise. Rarement, un évènement aura autant constitué une contradiction dans les termes que cette « journée européenne », d’ailleurs passée pour l’essentiel inaperçue. 

Alors y a-t-il quelques absurdités, ou mieux un passéisme aggravé, à penser que dans un monde multipolaire le multilinguisme est une idée moderne ? Que l’anglais soit la langue des affaires, soit ! Même s’il n’est pas destiné à le rester longtemps… multipolarité oblige. Mais que l’identité d’un peuple quel qu’il soit – et dont le fondement premier est sa langue – que cette identité soit mise en recul face à ce grand mouvement d’uniformité que provoque le diktat du monolinguisme, devrait interpeller et alerter tous ceux qui croient que la force d’un peuple tient à sa diversité, que la créativité d’un groupe tient à ses multiples origines culturelles et sociales, et que la force d’une nation tient à la fois à sa langue, son histoire, sa cohésion mais aussi à sa capacité à s’ouvrir aux autres.

vendredi 9 novembre 2012

Le Médiateur critique la politique linguistique restrictive de la Commission pour les consultations publiques


Le Médiateur européen, P. Nikiforos Diamandouros, a critiqué le refus de la Commission de publier les consultations publiques dans les 23 langues de l'UE. Ceci fait suite à une plainte d'un avocat espagnol, critiquant le fait que de nombreux documents de consultation publique sont uniquement disponibles en anglais ou dans un nombre limité de langues de l'UE, bien qu'ils soient destinés au grand public.

Le Médiateur a déclaré que : « Les citoyens européens ne sont pas en mesure de participer efficacement au processus décisionnel de l'Union européenne, dès lors que les documents de consultation publique ne sont pas disponibles dans toutes les langues officielles. Le Parlement européen a récemment adopté une résolution demandant instamment à la Commission de revoir sa politique linguistique restrictive, afin de veiller à ce que les droits des citoyens soient respectés. Je partage pleinement la position du Parlement. »