jeudi 18 juillet 2013

L'Union européenne, courroie de transmission de la répression turque ?

Istanbul: tract comparant Erdogan à Hitler
Si les évènements de Turquie semblent loin d'être terminés, ils ont d’ores et déjà eu le mérite de révéler à ceux qui ne voulaient pas la voir la réalité de ce pays : celle d’un Etat bien loin de la fable irénique de seule-démocratie-laïque-du-monde-musulman que les faiseurs de rêves voulaient nous conter. La répression s’y avère féroce et étendue : on recense au moins cinq morts, des cas de torture ont été rapportés, des avocats ont été arrêtés dans l’enceinte du tribunal, sur ordre du Ministère de la santé, des médecins y ont été écroués pour avoir soigné des blessés, le « lobby juif » a été incriminé par le pouvoir et les réseaux sociaux ont été qualifiés de « pire menace pour la société » par le Premier ministre en personne. Dans le même temps, un quotidien pro-gouvernemental a porté plainte contre une journaliste de CNN pour « diffusion de fausses informations » et une journaliste turque de The Economist a été qualifiée de « pute » et de « sale arménienne » tandis que la BBC s’inquiétait très sérieusement du sort de ses correspondants locaux.

L’autoritarisme islamique turc ne fait plus politiquement recette 

Certes et comme prévu, le régime, assis sur une large représentativité populaire, a repris la main et Erdogan peut faire mine de pavoiser. Il n’empêche que, sur tous les fronts, le régime a sérieusement pâti de sa propre brutalité. Selon un sondage récent conduit en Turquie, l’AKP au pouvoir s’est aliéné à peu près la moitié de la population tandis que 37% des sondés attribuent à Erdogan lui-même la responsabilité de la crise. De manière tout à fait significative, 46% des personnes interrogés ont désormais « peur de donner leur opinion » sur la question. 

mardi 2 juillet 2013

La Commission européenne se félicite de la décision sur le gazoduc qui ouvre une liaison directe avec la mer Caspienne

La Commission européenne a salué le choix final, arrêté aujourd'hui, du gazoduc de livraison du gaz azéri vers l’Europe. Le consortium du gisement de gaz de Shah Deniz II, qui détient la licence d'exploitation des réserves de gaz, qui représentent un volume de 16 milliards de m³/an, a retenu le gazoduc transadriatique (TAP) pour acheminer le gaz de la frontière turque à l'Italie, en passant par la Grèce et l’Albanie. Avec la construction du nouveau gazoduc TANAP en Turquie, une nouvelle infrastructure gazière reliera directement la mer Caspienne à l’Europe.

Le président de la Commission européenne, M. José Manuel Barroso, a déclaré à ce sujet: «Je me félicite de la décision prise aujourd’hui par le consortium de Shah Deniz II en faveur du gazoduc transadriatique (TAP) comme itinéraire européen du corridor gazier sud-européen. Il s’agit d’un succès conjoint pour l’Europe et d'une étape importante dans le renforcement de la sécurité énergétique de l’Union. Je suis persuadé que la décision prise aujourd’hui, qui s’appuie sur la déclaration stratégique conjointe que j'ai signée en janvier 2011 avec M. Aliev, président de l'Azerbaïdjan, donnera un nouvel élan à la mise en place complète et rapide de l’ensemble du corridor gazier sud-européen, en tant que lien direct et spécifique entre la mer Caspienne et l’Union européenne, qui devrait être étendu au fil du temps.»