L'Azerbaïdjan a récemment été le siège de développements passés relativement inaperçus en France et dont l'interprétation reste encore difficile. Rappelons que l'Azerbaïdjan est un pays du Sud Caucase en état de guerre larvée contre son voisin, la République d'Artsakh (ex Haut-Karabagh) – peuplée d'Arméniens – et que Bakou fait régulièrement porter la responsabilité de ce conflit sur l'Arménie, alliée de l'Artsakh.
Le 5 mai donc, des unités de défense artsakhiote positionnées au Sud-Est de la ligne de contact avec l'Azerbaïdjan ont pu observer des échanges de tirs qui – pour une fois – ne les ciblaient pas mais semblaient opposer différents groupes au sein des troupes azerbaïdjanaises leur faisant face. Une heure plus tard, le Ministère azerbaïdjanais de la défense émettait un communiqué sibyllin indiquant qu'avait été éventé un « complot arménien » au Nord-Est de la ligne de contact et promettant des « représailles impitoyables ». Une information qu'ont rapidement démentie les autorités militaires artsakhiotes par un communiqué plutôt goguenard conviant « la partie azerbaïdjanaise – si elle a tant confiance dans la fiabilité de ses allégations – à inviter les organisations internationales à enquêter sur leur véracité ». Il est vrai que l'Artsakh n'a sans doute ni les moyens ni l'envie de se lancer dans une telle entreprise.
Le 7 mai enfin, le bureau du procureur général, le Ministère de la Défense, le Ministère de l'Intérieur et les Services de la sécurité d'Etat de l'Azerbaïdjan – pas moins – ont rendu publique une déclaration conjointe qui affirme qu'avait été déjoué « un complot mené par un groupe de soldats et de civils en liaison avec les services de renseignement arméniens ». Selon ce communiqué, ces personnes auraient mis en danger rien moins que « l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan contre récompense financière ».